Retrouvez ci-dessous un extrait du discours prononcé par le chanoine Alexandre Ineichen, recteur du Collège de l'Abbaye, lors des cérémonies d'ouverture des 2e-3e-4e-5e-DUBS.
Vous l’avez compris ce qui est évoqué ici, c’est une œuvre d’art - un livre, un tableau, une théorie scientifique équilibrée et profonde, que sais-je…toute chose que vous étudiez ici au Collège. Par ailleurs, vous n’arrêterez pas d’y revenir, afin peut-être même de la rejeter un jour, mais toujours vous y serez attachés, que vous le vouliez ou non. On ne peut jamais refuser un héritage, en particulier un héritage culturel. Toujours, il est présent que nous l’acceptions ou pas.
Cependant, et cela sera la suite du discours de Soljenitsyne que vous venez d’entendre, l’œuvre d’art, l’art qui nous est transmis nous le recevons et devons à notre tour en vivre et le transmettre un jour. Mais cette transmission ne nous laisse jamais indifférents. Par votre réception, puis par votre transmission de ce que vous étudiez ici au Collège, vous participez à une œuvre authentiquement humaine, caractérisée par la liberté, le courage et la découverte. Et si, par malheur, vous êtes contraints par des forces extérieures et hostiles comme l’a été le dissident Soljenitsyne, alors il faudra vous battre pour retrouver ces trois caractéristiques qui déjà se cachent dans toute œuvre d’art, dans toute création de l’esprit.
Bien sûr, me direz-vous, vous n’êtes pas libres de choisir vos auteurs, vos théorèmes mathématiques, ni la langue à étudier. Pourtant, cet héritage, imposé comme est imposée notre langue maternelle, nous devons l’étudier en toute liberté, c’est-à-dire le retourner dans tous les sens, se demander ce que nous pourrions en faire, essayer d’en savourer sa beauté et - j’ose le mot - son utilité, peut-être pas immédiate, mais pour la vie.